Pour le docteur Thomas Couturier, les professionnels de santé ont besoin de trois choses : « D’écoute, de
reconnaissance et de respect ». (Photo d’archives Le Télégramme/Sophie Benoit)
« Si le soignant ne va pas bien, le patient n’ira pas bien » : à Quimper, une association au chevet des professionnels de santé
Dans son interview donnée au Télégramme, le 12 septembre
Forte de plus de 230 adhérents, la communauté professionnelle territoriale de santé
du pays de Quimper a fait sa rentrée, jeudi 12 septembre. Le point avec son président,
le docteur Thomas Couturier
Pouvez-vous d’abord rappeler le rôle de la communauté
professionnelle territoriale de santé ?
Essayer de structurer et de représenter l’offre médicale et paramédicale de ville. C’est
une association de professionnels de santé (médical, médico-social, social, travaillant
en ville pour la majeure partie mais aussi en établissements de santé) et de patients.
C’est un outil au service de la population et des professionnels de santé.
Et quel est le moral des troupes ?
On est dans l’expectative. On ne sait pas sur quel pied danser car le contexte politique
est assez marqué et on ne sait pas où on va. Il y aura probablement des coupes
budgétaires, des orientations budgétaires à prendre. Est-ce que la santé en sera
victime ? On peut se poser la question… Il y a beaucoup d’interrogations.
Quelles vont être vos priorités dans les semaines, les mois à venir ?
Déjà, de poursuivre les actions menées l’année dernière, autour de la santé des
soignants. On a mis en place un ensemble de services à destination des soignants qui
étaient en difficulté pour les prendre en charge et les écouter. Car il faut se rendre
compte que les soignants sont de plus en plus sollicités. Un certain nombre d’entre
eux sont dans une perte de sens et se mettent en danger, physiquement et
psychologiquement.
Dans la même veine, on va développer des ateliers à destination des soignants,
autour notamment de l’activité physique et de l’alimentation parce que nous sommes
des sportifs de haut niveau. Et si le soignant ne va pas bien, le patient n’ira pas bien.
D’autre part, on continue à développer l’offre de prise en charge des patients,
notamment autour de la prévention et de l’éducation thérapeutique (pour le diabète,
l’insuffisance cardiaque…). L’idée est de l’aider à mieux comprendre sa maladie et
donc à moins consulter.
Jeudi soir, la réunion de rentrée de la CPTS s’est faite autour du thème de la santé mentale. Pour quelle raison ?
On travaille avec l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades
et/ou handicapées psychiques) et on va travailler avec l’EPSM (Établissement public
de santé mentale) du Finistère-Sud sur des actions autour de la santé mentale car elle
se dégrade. On observe aussi qu’il y a une méconnaissance de la population sur ce
qu’est la santé mentale. L’idée est de faire des tables rondes, des ateliers pour les
habitants, mais aussi des groupes de soutien à destination des familles de patients,
des aidants. Et il y aura tout un volet formation à destination des professionnels de
santé pour travailler sur une meilleure connaissance des maladies, et donc une
meilleure prise en compte.